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Marché de la revente: le Québec toujours premier de classe

Les dernières statistiques sur le marché de la revente reflètent encore une fois que l’incertitude liée au contexte économique semble peser plus lourd dans plusieurs provinces canadiennes qu’au Québec. Les acheteurs semblent se montrer plus hésitants surtout dans les marchés où les prix des propriétés sont les plus élevés.

Le Québec affiche la plus forte croissance des ventes au pays en mai

Selon les statistiques publiées par l’ACI pour le mois de mai, le nombre de ventes enregistrées par l’entremise des différents systèmes MLS® dans l’ensemble du pays le mois dernier s’est replié (- 4 %) pour un quatrième mois consécutif, porté par des reculs de 13 % en Colombie-Britannique, de 9 % en Alberta et de 7 % en Ontario.

Pendant ce temps, le marché de la revente québécois, lui, a continué sur sa belle lancée, enregistrant une dix-septième hausse mensuelle consécutive des ventes résidentielles. La progression a été de 10 % en mai 2024, ce qui classe la belle province au tout premier rang au pays.      

Le mois de mai ne fait pas figure d’exception. Si on regarde le portrait cumulatif des cinq premiers mois de l’année, les ventes sont en hausse de 10 % au Québec, mais en baisse de 4 % dans l’ensemble du pays. C’est le même constat au chapitre des prix, alors que le prix moyen des propriétés résidentielles a crû de 9 % au Québec, contre une diminution de 3 % pour le Canada. 

C‘est aussi le Québec qui laisse voir les augmentations de prix les plus soutenues jusqu’ici en 2025 

Au chapitre des prix, en mai, le prix moyen des propriétés résidentielles (toutes catégories confondues) s’est encore replié en Colombie-Britannique et en Ontario, de 4 % dans les deux cas. Or, le contraste est frappant au Québec, alors que les propriétés se sont vendues en moyenne 8 % plus cher qu’en mai 2024. Les hausses de prix sont particulièrement vigoureuses dans la région métropolitaine de Québec (+15 %), où l’offre extrêmement faible donne lieu à de plus en plus de surenchère. Selon l’APCIQ, une propriété sur quatre s’y vend actuellement au moins 10 % au-dessus du prix demandé.

Depuis le début de l’année, le Québec, la Saskatchewan et Terre-Neuve affichent toutes les trois les plus fortes hausses des prix au pays, alors qu’il fallait débourser en moyenne 9 % de plus que de janvier à mai 2024 pour acquérir la propriété résidentielle moyenne.     

Pourquoi l’exception québécoise ?

L’excellente performance relative du Québec s’explique sans doute par trois facteurs : un marché immobilier généralement plus abordable qu’ailleurs au pays, un marché de l’emploi plus solide[1] et un ralentissement de la croissance démographique moins prononcée[2].  

Dans tous les cas, on peut aussi penser que le nombre d’acheteurs qui étaient demeurés sur les lignes de côté en attendant un repli des coûts d’emprunt (ce que les économistes appellent la demande latente) était assez important. Ils sont depuis passés à l’action.

[1] En mai, le taux de chômage s’élevait à 6 % au Québec, contre 7 % au Canada (Source : Statistique Canada).

[2] Rappelons que les gouvernements fédéral et provincial ont pour objectif de réduire le nombre de résidents non permanents (RNP) au cours de la période 2025-2027 et que pratiquement toute notre croissance démographique repose sur l’immigration.